Comment réagir face à un chien d’assistance en service
Rappelons que les chiens d’assistance ne sont pas uniquement dédiés aux personnes malvoyantes ou atteintes d’un handicap physique visible. Bien souvent, le handicap de leur binôme humain demeure imperceptible aux yeux des autres. L’épilepsie, le diabète, les troubles du développement tels que l’autisme, ainsi que d’autres pathologies, représentent autant de défis que ces chiens peuvent aider à surmonter. Ils sont, par exemple, spécifiquement formés pour prévenir des crises parfois totalement imprévisibles, même pour le détenteur lui-même. Grâce à leur vigilance, ils peuvent anticiper une crise d’épilepsie ou une chute liée à une baisse soudaine de glycémie, permettant ainsi à la personne de se mettre en sécurité et d’éviter un accident potentiellement grave. Ces chiens sont de véritables anges gardiens, constamment à l’affût de tout signe avant-coureur, prêts à intervenir pour protéger leur détenteur. Toute intervention extérieure dans cette relation, même bien intentionnée, peut altérer cet équilibre délicat. Détourner l’attention du chien, que ce soit par des caresses ou des interpellations, revient à perturber l’harmonie nécessaire au bon fonctionnement de ce duo.
Nous avons tous un rôle à jouer dans le respect de cette relation. Plutôt que d’imposer un contact physique ou verbal, un sourire bienveillant constitue souvent la meilleure des alternatives. Cette attention discrète manifeste votre admiration pour le travail du chien et votre respect pour la personne qu’il assiste, tout en laissant la possibilité à cette dernière d’engager ou non la conversation.
Dans une société où l’apparence prévaut encore trop souvent, nombreuses sont les personnes fragilisées par un handicap ou une maladie qui se trouvent confrontées à des jugements hâtifs et des remarques blessantes.
« Pourquoi avez-vous un chien d’assistance ? » « Vous n’avez pas l’air handicapé. » ; « Vous parlez, donc vous n’êtes pas autiste ! »
De telles remarques, qui nous sont rapportées fréquemment, reflètent une méconnaissance des réalités invisibles que vivent les détenteurs de chiens d’assistance ou d’alerte médicale. La présence d’un chien spécialement formé n’est jamais fortuite, il convient de le rappeler.
Quelques attitudes simples que nous pouvons adopter pour montrer notre bienveillance :
- Ne pas distraire le chien : Il est en service, concentré sur sa mission. Chaque interruption peut entraîner des conséquences plus ou moins graves pour son détenteur.
- Respecter l’espace personnel : Garder une distance respectueuse pour ne pas perturber la zone de travail du chien et de son détenteur.
- S’abstenir de tout commentaire ou jugement sur la situation de la personne : un handicap invisible n’en est pas moins un handicap, et trop nombreuses sont les remarques inappropriées et blessantes qui nous sont rapportées.
- Éviter de prendre des photos ou de filmer sans autorisation : Capturer des images d’un chien d’assistance et de son détenteur constitue une intrusion dans leur vie privée.
- Ne pas poser de questions intrusives : Interroger sur la raison de la présence du chien peut être perçu comme déplacé. Si la personne souhaite partager son histoire, elle le fera d’elle-même.
- Si vous avez un chien : Veillez à ce qu’il reste à distance et ne perturbe pas le chien d’assistance.
Le respect de ces consignes, loin d’être une contrainte, représente un geste de bienveillance et un pas vers une société plus inclusive. En permettant à ces fidèles compagnons d’accomplir leur mission sans distraction et à leur détenteur de vivre en société sans jugement, nous aidons ces derniers à préserver leur indépendance, à surmonter leurs défis quotidiens et à s’intégrer pleinement dans l’espace public avec dignité.
Comprendre le rôle d’un chien d’assistance, c’est aller au-delà de l’admiration pour son travail ou sa douceur. C’est reconnaître le travail immense et discret qu’il accomplit chaque jour pour rendre le monde plus accessible à ceux qui en ont le plus besoin.