Consultation médicale et thérapeutique : la question de l’accessibilité des chiens d’assistance dans les établissements de soin
La situation en Suisse
En Suisse, l’exigence de l’accessibilité aux chiens d’assistance dans tous les lieux publics découle de la Constitution et de la Loi sur le handicap. Le refus d’accepter une personne accompagnée de son chien guide ou d’assistance constituerait un acte discriminatoire. Cette exigence ne s’applique pas au domaine privé.
Malgré une législation claire et contraignante, l’accès de ces chiens spécialement formés dans les établissements publics de santé reste encore trop restreint en Suisse. Pourtant, les bénéfices liés à leur présence dans les environnements médicaux sont incontestables et bien documentés.
Chiens d’assistance et chiens de thérapie
Il convient de distinguer ici les chiens d’assistance, formés spécifiquement pour soutenir au quotidien leur détenteur pour lequel ils ont été spécialement formés, des chiens de thérapie, qui accompagnent un thérapeute au sein d’un cabinet ou d’une institution de santé. Si ces derniers apportent également des bienfaits indéniables, cet article se concentrera exclusivement sur les premiers.
Les bénéfices de la présence des chiens d’assistance dans le milieu médical
« Les troubles et pathologies ne disparaissent pas lorsque l’on franchit la porte d’une institution médicale. »
Alexandra Herbez, directrice de la Fondation Arthanis
Détection précoce des urgences médicales
Même dans un environnement médical, les personnes souffrant de certaines pathologies telles que l’épilepsie réfractaire, par exemple, ne sont pas à l’abri d’une crise soudaine et potentiellement dangereuse. Les chiens d’alerte médicale sont formés pour anticiper de telles crises en détectant des signes avant-coureurs imperceptibles, même pour les professionnels de la santé. Ils sont ainsi en mesure d’alerter leur détenteur ou un proche afin que les mesures nécessaires soient prises pour éviter une chute et de potentielles blessures.
Il est ainsi indispensable que ces chiens accompagnent leur bénéficiaire jour et nuit afin de veiller sur eux et de leur offrir une meilleure sécurité et une plus grande autonomie. Une séparation du binôme serait contre-productive.
Soutien psychologique
Les chiens d’assistance et d’alerte médicale offrent également un réconfort à leur détenteur fragilisé dans sa santé, pour lequel l’environnement médical est souvent anxiogène. C’est particulièrement le cas pour les enfants mais aussi pour les adultes présentant des troubles du spectre autistique. La présence de leur chien à leur côté réduit significativement le stress lié à cet environnement, favorisant une atmosphère positive bénéfique aux soins.
Thérapie et réhabilitation
La présence du chien d’assistance auprès de son détenteur lors de séances de soins et de thérapies telles que la physiothérapie ou l’ergothérapie, joue un rôle particulièrement bénéfique, notamment pour les enfants. Elle favorise un engagement plus serein et complet du patient dans son parcours thérapeutique. Les parents ainsi que les thérapeutes observent un enthousiasme accru et une participation plus active et volontaire aux séances. Le chien devient ainsi un véritable catalyseur de progrès, aidant à réduire l’anxiété et à motiver l’enfant tout au long du processus.
Le comportement des chiens d’assistance en milieu médical
Les chiens d’assistance et d’alerte médicale bénéficient d’une formation rigoureuse et apprennent à se comporter de manière discrète et efficace dans tout type d’environnement, y compris les établissements de santé. Cette formation intensive, qui dure environ deux ans, se termine par un examen final validant non seulement leurs compétences d’assistance, mais aussi leur comportement adapté aux lieux publics.
Grâce à cette éducation très exigeante, ces chiens sont capables d’offrir une présence sécurisante à leur détenteur tout en restant discrets vis-à-vis du personnel soignant et des autres patients. Ils assurent ainsi un soutien constant sans perturber l’environnement, créant un climat de sécurité et de sérénité.
Un manque de communication ou une méconnaissance de leur rôle.
Le refus d’accès des chiens d’assistance dans les établissements de soins, qu’ils soient publics ou privés, relève souvent d’une méconnaissance de leur rôle essentiel auprès de leur détenteur. Il est donc nécessaire de sensibiliser et d’informer le personnel quant aux bénéfices de ces chiens et aux modalités de leur accueil.
Une meilleure sensibilisation
De manière générale, les chiens d’assistance se heurtent encore trop souvent à des refus d’accès dans de nombreux lieux publics et privés, tels que les supermarchés ou les restaurants. Les établissements médicaux, et en particulier les hôpitaux, ont la possibilité de jouer un rôle exemplaire en adoptant une politique réellement inclusive et en démontrant de manière concrète les bienfaits de l’intégration des chiens d’assistance.
Bien que certains hôpitaux et cliniques en Suisse romande aient déjà mis en place des politiques d’accueil favorables, il arrive encore fréquemment de voir des détenteurs de chiens d’assistance s’en voir refuser l’entrée par des agents d’accueil insuffisamment informés. Une meilleure sensibilisation et formation du personnel est essentielle pour garantir l’accès de ces animaux à tous les lieux où leur présence est vitale pour leurs bénéficiaires.
La situation en Europe
Le sujet révèle des disparités notables dans les pays d’Europe. Du côté occidental, notamment en France et au Royaume-Uni, on constate des progrès significatifs aujourd’hui avec des législations plus affirmées et une sensibilisation croissante.
Les pays scandinaves, quant à eux, se distinguent comme des modèles d’inclusivité. En Suède, en Norvège et au Danemark, l’accueil des chiens d’assistance dans les établissements de santé est largement soutenue par des politiques publiques déterminées et une sensibilisation importante du grand public en général. Ces pays démontrent que l’inclusivité ne se limite pas à la législation mais qu’elle repose également sur une culture de l’accessibilité et de l’intégration bien ancrée dans la société.
Cette diversité européenne montre que, bien que les approches diffèrent, le mouvement général vers une meilleure reconnaissance du rôle essentiel des chiens d’assistance est en pleine évolution.
La Fondation Arthanis œuvre à enrichir cette dynamique et à renforcer l’inclusion des chiens d’assistance dans tous les établissements de santé, qu’ils soient publics ou privés.
Des établissements exemplaires en Suisse romande
Les établissements publics mettent progressivement en place des règles claires quant à l’accueil de ces chiens et nous constatons une évolution positive dans ce sens.
Dans le domaine privé, nombreux sont encore les refus, mais certains établissements et cabinets médicaux ou dentaires ont ouvert leurs portes à ces précieux compagnons canins.
A titre d’exemple, nous souhaitons ainsi remercier la clinique La Lignière, à Gland, pour l’exemplarité dont elle fait preuve en accueillant Gem, un chien d’alerte médicale de la Fondation Arthanis, lors des séances de thérapie de sa bénéficiaire, en salle ou en piscine.
De même, plusieurs professionnels de soins dentaires en Suisse romande ont déjà mis en place des mesures pour recevoir leurs patients accompagnés de leur chien d’assistance dans les meilleures conditions. Pour les enfants présentant des troubles du spectre autistique, en particulier, c’est souvent pour eux l’unique solution afin qu’ils puissent accéder à ces soins de manière plus apaisée. Plusieurs bénéficiaires de nos chiens en ont fait l’expérience très positive.
Continuons nos efforts
La Fondation Arthanis, organisation à but non lucratif active en Suisse romande, forme des chiens d’assistance et d’alerte médicale pour des enfants et adultes fragilisés par la maladie et le handicap. Ses chiens soutiennent notamment des personnes vivant avec une épilepsie réfractaire, un diabète de type I, de narcolepsie, de maladies neuro-musculaires dégénératives ou de troubles du développement tels que l’autisme.
Elle s’engage également à sensibiliser le grand public et les professionnels de la santé sur la nécessité de la présence du chien d’assistance aux côtés de son détenteur en toutes circonstances afin qu’il puisse parfaitement remplir son rôle.
Il ne s’agit pas d’imposer la présence de ces chiens par principe mais de favoriser l’élargissement des possibilités d’accueil, tout en tenant compte des impératifs d’hygiène de l’établissement et des spécificités des autres patients, telles que phobie ou allergie, par exemple. Cette démarche se veut réfléchie et éclairée dans le but d’assurer le bien-être du patient tout en respectant les conditions de travail du personnel soignant et le bien-être de chacun.
Nous nous tenons avec plaisir à votre disposition pour davantage d’informations relatives à la question de l’accueil des chiens d’assistance en milieu médical.
Formation & attribution des chiens
La Fondation Arthanis forme des chiens d’assistance spécifiquement entraînés pour aider des enfants et adultes confrontés à des défis de santé importants. Ces chiens sont formés pour répondre à des besoins complexes et suivent une formation d’environ deux ans avant de pouvoir rejoindre leur bénéficiaire dont le quotidien sera significativement amélioré par la présence de ce compagnon spécialement formé.
La Fondation Arthanis ne forme pas de chiens de soutien émotionnel ou psychique.